9.3. Les données
Cette partie présente les indicateurs choisis pour piloter les
objectifs proposés ci-dessus. Elle discute brièvement les
propriétés des estimateurs et en donne une brève fiche
technique.
9.3.1.
Les problèmes sociaux et les indicateurs de bien/mal être
social
9.3.1.1. Les
taux de suicide.
9.3.1.2.
La maltraitance aux enfants.
Il n'y a pas, en Belgique, d'enquête épidémiologique
régulière abordant cette question. Plusieurs sources de données
administratives ou d'activité peuvent toutefois fournir des indications
: les données d'activité des centres SOS enfant et des centres
d'accueil de crise, le rapport d'activité du délégué
aux droits de l'enfant donnent quelques informations pertinentes à
cet égard. Les indicateurs proposés sont :
1. Nombre d'enfants accueillis dans les maisons maternelles subventionnées
par l'ONE (Figure 9-2).
2. Nombre d'enfants pris en charge par le délégué
aux droits de l'enfant (Figure 9-3).
3. Nombre de signalements professionnels et non-professionnels aux
équipes de SOS-enfant (Figure 9-3).
Figure 9-2. Evolution de l'accueil de Crise en CFB
Figure 9-3. Nombre d'enfants pris en charge par le DDE et par les
équipes SOS Enfant.
Les deux graphiques ci-dessus doivent faire l'objet de quelques précautions
:
1. Les activités des deux entités (Délégué
aux Droits de l'Enfant et Sos enfant) ont débuté récemment;
ainsi, l'évolution des signalements ou des prises en charge traduit,
dans sa phase actuelle, la mise en place de ces acteurs et leur connaissance
par le public (dont les professionnels).
2. Au niveau de l'ONE, les rapports d'activité ne permettent
pas toujours de bien distinguer les 3 unités : signalements, enfants,
famille.
3. De plus, depuis 1995, le rapport SOS enfant distingue les signalements
retenus et ceux qui ne sont pas retenus. Les premiers traduisent
sans doute mieux la réalité du problème de la maltraitance;
les seconds correspondent à des situations non-fondées (7%
des signalements en 1995), invérifiables (7%) ou ne correspondant
pas à la spécificité de l'action SOS-Enfant (17%).
Au total, en 1995, 69% des signalements initiaux ont été
retenus par SOS-Enfant.
4. L'activité de ces services ne reflète pas nécessairement
le problème lui-même, mais traduit aussi la capacité
de ces services de répondre ou d'être utilisés par
les personnes qui en ont besoin. En ce sens, l'augmentation du nombre
de signalements de non-professionnels traduit sans doute une plus grande
connaissance du service dans la Communauté.
9.3.1.3.
L'itinérance, la délinquance et le décrochage scolaire
Il existe relativement peu de données disponibles à l'heure
actuelle au sujet des sans-abris. L'Observatoire Européen des Sans
Abris1 publie annuellement
un rapport pour l'ensemble de l'UE et des rapports par pays, depuis 1994.
Deux rapports récents sont disponibles pour la Belgique2
3 . Ces documents contiennent
quelques données sur le marché du logement en Belgique, sur
l'état de salubrité des logements (29.8% des logements en
Wallonie sont insalubres en 1994-1995) . Le Tableau 9-1 donne une
indication de l'importance du phénomène "logement marginal
" en Belgique, tandis que la Figure 9-4 situe la position de la Belgique
par rapport aux autres pays de l'UE.
Tableau 9-1.
Sans Abrisme en Belgique
Type de logement marginal |
Estimation |
Concerne |
Camping |
de 5 à 10.000 personnes |
Flandre |
Abris |
22.325 personnes sur une base annuelle |
Belgique |
Figure 9-4. Sans Abrisme dans l'UE.
Les données antérieures doivent être prises avec
moultes précautions :
1.- Les données peuvent confondre des flux de sans abris à
une date spécifique avec un stock de personnes au cours d'une année.
L'instabilité , au niveau individuel, d'une situation de sans abrisme
handicape naturellement l'interprétation des données,
d'une part si flux et stock sont confondus et , d'autre part, si les flux
ne sont pas calculés pour des périodes de même durée
et à un même moment de l'année (le phénomène
est certainement saisonnier) .
2.-La définition même du sans abrisme peut varier d'un
pays à l'autre et peut intégrer plusieurs éléments
: l'utilisation d'un service pour sans abris et/ou le fait de se trouver
dans une situation de logement (rue, camping, pièce insalubre,...)
inacceptable.
3.- La définition du sans-abrisme à partir de ses éléments
les plus visibles (dormir dehors) n'est pas satisfaisante pour des raisons
théoriques et pratiques .
9.3.2.
La distribution socio-économique de la santé
Nous rejoignons Avalosse4
pour constater que la Belgique dispose de relativement peu de données
sur les inégalités socio-économiques de santé;
d'une part l'enregistrement des décès ne permet pas d'effectuer
d'analyse de ce genre, contrairement à nos voisins immédiats
(comme les Pays-Bas et le Royaume-Uni). D'autre part, la Belgique commence
seulement à réaliser sa première enquête de
santé, presque 10 ans après celle des Pays-Bas. Notre retard
en ce domaine est considérable.
Toutefois, les perspectives de l'enquête de Santé de l'INS/
ISP et les données du Panel de Démographie Familiale permettent
d'élaborer quelques indicateurs pertinents . Cette dernière
base a été privilégiée pour trois raisons :
i) Son accessiblité lors de la rédaction du présent
document;
ii) Les quelques données de Santé qui y figurent
sont collationnées sur base d'un format uniforme permettant des
comparaisons au sein de l'UE ;
iii) Sa récurrence depuis 1992.
Les indicateurs proposés pour piloter les objectifs du point 9.2.3
sont :
1. Indice de concentration selon le revenu, la présence de maladie
chronique autodéclarée par les individus (Figure 9-6)
2. Indice de concentration selon le revenu, de la survenance d'un épisode
de maladie ayant requis une absence du travail (Figure 9-6).
3. Indice de concentration selon le revenu, des handicaps ou invalidités
(Figure 9-6).
4. Indice de concentration selon le revenu de la dépression
globale selon l'échelle de Moos (Figure 9-6).
5. Indice de concentration selon le revenu du niveau général
de la santé autoperçue (Figure 9-6).
6. Ratios des taux d'absentéisme selon les catégories
socio-occupationnelles (Tableau 9-2)
7. Les ratios de taux de comportement à risque (tabagisme et
alcool) selon certaines catégories socio-professionnelles (Figure
9-7).
9.3.2.1. Santé
et Revenu
Il existe de très nombreux indicateurs pour calculer la relation
santé/revenu5
qui vont depuis le ratio de taux de morbidité ou mortalité
d'une catégorie sociale par rapport à une autre jusqu'à
l'odd ratio calculable par les moindres carrés ou régression
logistique. Etant donné la diversité des sources utilisées,
nous avons combiné des indicateurs d'inéquité calculés
par régression selon la méthodologie de l'"Equity project"6
et des indicateurs calculés par ratio de taux, lorsque les données
individuelles n'étaient pas accessibles. L'avantage des indicateurs
calculés par régression est double : ils peuvent contrôler
des effets confondants (comme les facteurs démographiques) et on
peut facilement calculer leur errreur standard nécessaire à
l'inférence. Toutefois, les ratios de taux ont l'avantage d'être
plus aisément intelligibles par des non-spécialistes.
L'indice de concentration socio-économique de la santé
indique la mesure dans laquelle la morbidité est concentrée
dans les couches défavorisées de la population. Il vaut -1
pour une inégalité parfaite favorisant les riches (toute
la masse de morbidité serait concentrée dans les groupes
les plus défavorisés) et +1 pour une inégalité
parfaite favorisant les pauvres. En termes graphiques cet indice
est aussi la superficie comprise entre la diagonalz (correspondant à
une distribution égale) et la fonction de densité cumulative
des épisodes lorsque les individus sont préalablement ordonnés
selon leur niveau socio-économique. La Figure 9-5 met ainsi en évidence
deux situations : la situation A correspond à une distribution socio-économique
de la morbidité plus inégale que la situation B; au fur et
à mesure que la courbe décolle de la droite, l'inégalité
augmente; au contraire, si elle se couche sur la droite, l'inégalité
diminue.
Figure 9-5. Concentration de la morbidité
La figure 9-6 représente les résultats des estimations
SESA de ces coefficients d"inéquité, à partir des
enquêtes du Panel de démographie; ils sont tous de valeur
négative.
Figure 9-6. Inéquité socio-éconimique de la
santé en Belgique
Plusieurs commentaires sont nécessaires pour interpréter
ces données :
1. Les variables de morbidité prises en compte (voir 9.4.1.Méthode
de calcul des indices de concentration socio-économique.) sont soit
dichotomiques (maladie, affection chronique, handicap), soit continue (dépression)
, soit ordinale (santé auto-perçue). Wagtaff et Van Doorselaer
ont toutefois montré que l'échelle de mesure pouvait faire
varier sensiblement les résultats7
.
2. L'inéquité oscille entre -2 et -13% selon le type
d'indicateur et l'année considérée. La santé
mentale (mesurée sur une échelle allant de 0 à 72)
produit le moins d'inéquité, tandis que le handicap et la
santé auto-perçue en produit le plus, ce qui confirme une
tendance déjà observée dans le projet Equity8
.
3. La relation entre les deux variables peut comporter une certaine
dose de relation circulaire lorsqu'il s'agit de variables liées
au handicap de longue durée : le revenu traduit, dans une certaine
mesure, la moindre productivité de la personne étant donné
son état de santé. Cela explique pourquoi il y a plus d'inéquité
pour l'handicap : les pauvres sont peut-être plus handicapés,
mais par ailleurs les handicapés sont plus pauvres.
4. Seules des comparaisons dans le temps et dans l'espace permettent
d'utiliser ces informations à des fins de politique. La Figure 9-7
situe la Belgique par rapport à ses voisins et à d'autres
pays de niveau de développement comparable. Nous sommes forts proches
de la situation de pays comme l'Angleterre et les Etats-Unis, ce qui n'est
guère encourageant, vu que ceci nous situe près des pays
occidentaux à inégalité maximale.
Figure 9-7. Inéquité socio-économique de la
santé dans l'OCDE
9.3.2.2. Absentéisme
et Catégorie socio-occupationnelle
Des données sur labsentéisme sont fournies de façon
récurrente par lINAMI (= incapacité primaire indemnisée).
Moyennant standardisation des données pour lâge et précautions
méthodologiques, il devient possible de suivre le phénomène
dans le cadre du tableau de bord. En voici les premiers résultats
qui couvrent toute la population concernée. En attendant les années
suivantes, aucun chiffre horizon na été fixé.
Jours indemnisés par lINAMI selon la catégorie socio-occupationnelle
: ratio de taux
(taux standardisés pour lâge par 100 titulaires non prépensionnés
- 1989)
Tableau
9-2. Absentéisme selon la catégorie socio-occupationnelle.
RATIO OUVRIERS/EMPLOYES (actifs, tous âges)
Jours > 30 jours pr cas 30 jours +
Hommes
Femmes
2.89
1.58
RATIO CHOMEURS/ACTIFS (<50 ans)
Ouviers
Employes
Jours > 14 jours pr cas 14 jours +
Jours > 30 jours pr cas 30 jours +
Hommes
Femmes
Hommes Femmes
1.89
1.26
4.00
1.49
µSource : Statistiques produites par le point d'appui "Economie
de la Santé" (UCL), à partir de données fournies par
l'Institut National d'Assurance Maladie-Invalidité, Service des
Indemnités (in : INFO-SANTE)
NB : Les durées sont exprimées en durée calendrier,
à partir du premier jour de maladie. Nentrent en ligne de compte
pour les ratios que les jours indemnisés au-delà de seuils
choisis (ceux qui permettent une comparaison entre les catégories),
attendu que : - les employés n'ont accès aux
indemnités qu'après 30 jours (un mois de salaire garanti);
- les ouvriers après 14 jours de salaire garanti.9
9.3.2.3.
Distribution socio-économique des comportements de santé
Le tabagisme par catégorie professionnelle constitue un proxy
intéressant et disponible chaque année, via l'enquête
du CRIOC, qui permet de piloter l'évolution de la distribution socio-économique
de comportements sains en Belgique. L'échantillon n'étant
pas suffisamment important (environ 2000), il est peu probable que ces
différences soient pilotables par Région. Le CRIOC publie
des taux par catégorie professionnelle, mais sans en donner l'intervalle
de confiance, de telle sorte que les interprétations doivent s'asseoir
sur une lecture de quelques années. Aucun test de comparaisons multiples
n'est publié, de sorte qu'il est impossible de dire avec quelle
certitude un groupe se distingue d'un autre.
Figure 9-8. Proportion de fumeurs quotidiens par catégorie
professionnelle
La figure 9-8 permet d'interpréter les différences de
tabagisme (proportion de fumeurs quotidiens) par catégorie professionnelle
pour les hommes (droite) et les femmes (gauche).
Figure 9-9. Ratio des Taux de tabagisme par catégorie professionnelle
Afin de piloter la distribution socio-économique des comportements
sains, nous proposons, en nous inspirant des recommandations OMS10
, deux indicateurs synthétiques présentés dans la
Figure 9-9:
(PFQ Chômeurs / PFQ Actifs)
(PFQ Chômeurs et Ouvriers/ PFQ Cadres et Indépendants
et Employés)
9.3.3.
L'accès aux services de santé
Une source récurrente permet de suivre la consommation différentielle
de soins curatifs : Ratio de consommation de soins des VIPO préférentiels
par rapport aux non préférentiels (cf. INAMI et INFO-SANTE).
Toutefois, en l'absence d'information sur le niveau d'état de
santé de ces deux groupes11
, l'interprétation reste sujette à caution; comme de surcroît,
le pouvoir d'intervention spécifique de la CF est faible en la matière,
nous ne l'incluerons pas dans le TB.
Deux sources de données pourraient alimenter l'aspect "promotion
de la santé" : l'enquête PROVAC et l'enquête HIS. Toutefois,
à l'heure actuelle, la première enquête de santé
est en cours, tandis que les données des premières enquêtes
PROVAC12 ne permettent
pas de piloter le gradient socio-économique en matière de
vaccinations (la catégorie professionnelle et le revenu ne sont
pas demandés). Nous proposons, pour l'avenir, les indicateurs suivants
:
1. Indice de concentration socio-économique du suivi prénatal.
2. Indice de concentration socio-économique de la vaccination
Hépatite B, Rougeole-Rubéole-Oreillons, Diphtérie-Tétanos-Coqueluche.
3. Indice de concentration socio-économique du dépistage
du cancer du sein.
4. Indice de concentration socio-économique du dépistage
du col de l'utérus.
5. Indice de concentration socio-économique de la vaccination
contre la grippe.
Ces données devraient vraisemblablement devenir disponibles, via
l'enquête de santé pour les indicateurs 1, 3, 4 et 5.
L'enquête PROVAC pourrait, à l'avenir, fournir les informations
nécessaires au pilotage de l'indicateur 2.
9.3.4.
Les ressources économiques et sociales
9.3.4.1. Prévalence
de pauvreté
La pauvreté est un concept méthodologiquement et théoriquement
complexe. D'un point de vue théorique13
, la pauvreté est graduelle (pauvreté légère
versus profonde), relative (elle varie dans l'espace), temporelle (elle
peut être durable ou passagère), multidimensionnelle (liée
au revenu ou au logement ou à la santé ou à l'éducation).
Par ailleurs, diverses méthodes de mesure peuvent être utilisées
et sont classifiées en quatre groupes : objectives (par rapport
à un panier de biens donnés, voir le Headcount index de la
Banque mondiale), subjectives (par rapport au revenu estimé nécessaire
par les individus, voir la méthode CCB (Centrum voor sociaal Beleid),
relatives (50% du revenu moyen disponible, voir méthode Union Européenne)
ou administrative (revenu minimum garanti).
Le tableau de bord propose l'indicateur de prévalence de pauvreté
selon la méthode UE (soit 50% du revenu moyen). Cet indicateur produit
une prévalence relativement basse, mais il est facile à calculer
et est utile pour les comparaisons internationales.
Figure 9-10. Pauvreté en Belgique (norme UE)
9.3.4.2.
Inégalité de la distribution du revenu
L'inégalité de la distribution du revenu rend compte
dans une bonne mesure des inégalités en matière de
santé14 , quoique
la position de la Belgique offre une inégalité de santé
disproportionnée par rapport à sa distribution relativement
équitable du revenu15
. Elle peut être pilotée par une variété d'indicateurs
et en tenant compte de divers éléments (pondération
de la population, barême d'équivalence, revenu monétaire
et non monétaire). On trouvera dans Atkinson et alii16
une bonne discussion des questions méthodologiques sousjacentes
à la mesure de l'inégalité, ainsi qu'aux comparaisons
internationales. Nous proposons deux indicateurs communément utilisés
:
1. Le ratio des déciles P90/P10 soit le revenu du neuvième
décile divisé par le revenu du premier décile.
2. Le coefficient de Gini qui correspond à la différence
moyenne de revenu, en % du revenu moyen, entre deux personnes quelconques.
Il peut être également compris comme le pourcentage du revenu
moyen qu'il faudrait redistribuer pour que les individus disposent d'un
revenu identique.
On voit que loin de diminuer, les écarts ne font que croître,
mais que (il y a dix ans !) la Belgique se comparaît favorablement
par rapport aux autres pays occidentaux.
9.3.4.3.
aux de Chômage et chômage de longue durée
Figure 9-11. Inégalité du revenu en Belgique : Gini
et ratio interdecile.
Figure 9-12. Inégalité de la distribution du revenu
dans l'OCDE: Gini
Il existe en Belgique de nombreuses informations sur le chômage
et le sous-emploi.
Trois définitions du chômage sont communément retenues17
:
1. Les chômeurs complets indemnisés demandeurs d'emploi
(définition administrative restreinte);
2. Les demandeurs d'emploi inoccupés (définition admnistrative
plus large qui est celle retenue ici);
3. La définition du Bureau International du Travail qui est
moins restrictive que les deux précédentes et qui est aussi
celle utilisée par l'Enquête sur les Forces de Travail de
l'I.N.S. (= "être sans travail, disponible pour travailler et à
la recherche d'un travail"; l'inscription auprès d'un bureau de
placement n'est pas une condition décisive).
Nous retiendrons, pour le tableau de bord, les taux de chômage issus
des enquêtes de force de travail de l'INS, ainsi que la prévalence
de chômage de longue durée. Cette source a trois avantages
:
-
Elle dépasse les classifications de type réglementaire utilisées
par les organismes de sécurité sociale, ce qui permet d'obtenir
des séries longues relativement homogènes;
-
La comparabilité de ces données au plan international est
obtenue par un usage conforme des définitions prônées
par EUROSTAT, le B.I.T. et l'O.C.D.E.;
-
Par les nombreuses corrections et estimations réalisées,
elle assure une vue d'ensemble cohérente du marché du travail.
Figure 9-13. Evolution du chômage de longue durée
Figure 9-14. Evolution du chômage par Région
On remarque la position très défavorable de Bruxelles
et de la Wallonie par rapport à la Flandre. Certes, les politiques
en la matière dépassent de loin les possibilités d'intervention
d'acteurs de santé traditionnels; néanmoins, au niveau actuel
de santé et de chômage, on peut légitimement se poser
la question des résultats potentiels en termes de santé,
qu'entraînerait un surcroît de moyens dévolus à
la lutte contre le chômage, par rapport à ceux engloutis par
une croissance (dépassant habituellement 5 % l'an en francs constants18
) des actes médicaux techniques et des soins spéciaux.
9.3.4.4. Niveau d'éducation
Les deux graphiques suivants permettent d'apprécier la situation
de la Belgique par rapport aux autres pays de l'OCDE : d'une part le résultat
de notre pays en termes de certification est très bon, puisque
nous assurerons une certification de plus de 90% de la population en âge
de terminer l'enseignement secondaire de deuxième cycle; d'autre
part , nous avons un retard très important en terme de niveau d'éducation
de la population adulte, puisque 27% de la population de 25-65 ans
a terminé un cycle d'enseignement secondaire supérieur, ce
qui nous positionne dans une situation inférieure par rapport aux
autres pays européens.
Les graphiques antérieurs requièrent les précisions
suivantes :
1. Le premier indicateur (catégorisé R11 par l'OCDE)
est le nombre de diplômés de l'enseignement secondaire de
deuxième cycle en pourcentage de la population théoriquement
en âge d'obtenir ce diplôme19.
Il traduit donc un résultat immédiat, celui de la certification
de de la population jeune. Le deuxième indicateur (codifié
C1 par l'OCDE) touche à la population de 25 à 64 ans et concerne
donc les résultats des efforts passés en matière de
scolarisation.
2. Ils concernent la catégorie d'enseignement d'ISCED 3 soit
l'équivalent de notre deuxième cycle d'enseignement secondaire.
3. L'âge théorique varie d'un pays à l'autre en
fonction de l'organisation de son système d'êducation.
Figure 9-15. Taux de certification de l'enseignement secondaire
supérieur en Belgique
Figure 9-16. Niveau d'éducation de la population adulte
1 FEANTSA, Fédération Européenne
des Associations Nationales travaillant avec les Sans Abris.
2 FEANTSA, National Report 1995, Belgium,
FEANTSA 1996.
3 FEANTSA, National Report 1996, Belgium,
FEANTSA 1997.
4 AVALOSSE H, Santé et Inégalités
Sociales, M-Informations, dossier 25, Mutualités chrétiennes,
1996.
5 KUNST AE, MACKENBASH JP, La mesure des
inégalités de santé d'origine socio-économique,
OMS, Copenhague, 1996.
6 Voir notre 177
7 WAGSTAFF A, VAN DOORSELAER E, Measuring
inequalities in Health in the presence of multiple-category morbidity indicators,
in Health Economics, 1994 (3) : 281-291.
8 VAN DOORSELAER E, WAGSTAFF A, RUTTEN
F, Equity in the finance and Delivery of Health Care : an international
perspective. Commission of The European Communities , Health Services Research,
Series n°8, Oxford Medical Publications, Oxford, 1993.
9 DELIEGE D, Les Absences pour maladies
dans le secteur privé in Revue Belge de Sécurité
Sociale, 1995, 3-4ème trimestre : 651-731.
10 KUNST AE, MACKENBASH JP, La mesure
des inégalités de santé d'origine socio-économique,
OMS, Copenhague, 1996.
11 Proportion de Fumeurs Quotidiens
12 SWENNEN B, Le Programme de Vaccination
en Communauté française : enquêtes de couvertures vaccinales
1989, 1991 et 1993, in : Santé Pluriel, 1994 (15).
13 DELEECK H, Sécurité
Sociale et Pauvreté, in : Revue Belge de Sécurité
Sociale, 1996 (3) : 439-489.
14 VAN DOORSELAER E, WAGSTAFF A, RUTTEN
F, Equity in the finance and Delivery of Health Care : an international
perspective. Commission of The European Communities , Health Services Research,
Series n°8, Oxford Medical Publications, Oxford 1993.
15 DEGRAEVE ET DUCHESNE, op. cit., 1997.
16 ATKINSON AB, RAINWATER L, SMEEDING
TM. La distribution des revenus dans les pays de l'OCDE, OCDE, Etudes de
politique sociale n°18, Paris 1995.
17 LECLERCQ A, in INFOSANTE : Chômage
: nombre de demandeurs d'emploi (INS).
18 Source : INFO-SANTE
19 Centre pour la Recherche et l'innovation
dans l'enseignement, Regards sur l'éducation, OCDE 1996.