Résultats

 

#L'autocorrélation spatiale

#La construction d'indices de précarité sociale

#L'impact des facteurs sociaux sur la santé

#L'allocation locale des ressour

L'autocorrélation spatiale.

La corrélation spatiale de la santé.

  1. Le tableau suivant produit les coefficients de Moran conjointement avec diverses statistiques permettant d'apprécier leur précision . Les variables apparaissent par ordre décroissant de I .

      

    Tableau 11. Corrélation spatiale des variables relatives à la santé .

     

    Libellé de la variable

     

    I de Moran

     

    I std

     

    Proba H0 vraie

     

    Intervalle de confiance

     

    Nombre de communes

     

    Borne inférieure

     

    Borne supérieure

     

    SMR toutes causes (hom 85-93)

     

    0.631

     

    17.44

     

    0.0000

     

    0.56

     

    0.702

     

    557

     

    SMR toutes cause <65 ans (hom.85-93)

     

    0.629

     

    17.39

     

    0.0000

     

    0.558

     

    0.7

     

    557

     

    SMR par BPCO (hom 85-93)

     

    0.506

     

    13.99

     

    0.0000

     

    0.435

     

    0.577

     

    557

     

    Prévalence de surcharge pond. 1985-1987

     

    0.465

     

    12.73

     

    0.0000

     

    0.393

     

    0.537

     

    549

     

    Prévalence de surcharge pond. 1982-1984

     

    0.455

     

    12.46

     

    0.0000

     

    0.383

     

    0.527

     

    549

     

    SMR par cirrhose du foie (hom 85-93)

     

    0.43

     

    11.89

     

    0.0000

     

    0.359

     

    0.501

     

    557

     

    SMR par accident de la route (hom 85-93)

     

    0.425

     

    11.77

     

    0.0000

     

    0.354

     

    0.496

     

    557

     

    SIR cancer du poumon (hom 87-93)

     

    0.392

     

    10.87

     

    0.0000

     

    0.321

     

    0.464

     

    557

     

    Prévalence de surpondéré 1979-1981

     

    0.388

     

    10.63

     

    0.0000

     

    0.316

     

    0.46

     

    549

     

    SMR par chute (fem 85-93)

     

    0.385

     

    10.65

     

    0.0000

     

    0.313

     

    0.456

     

    557

     

    Prévalence de surpondéré 1988-1990

     

    0.376

     

    10.29

     

    0.0000

     

    0.304

     

    0.447

     

    549

     

    Admission hospitalière <=14 ans (Tx STD)

     

    0.378

     

    11.94

     

    0.0000

     

    0.310

     

    0.446

     

    589

     

    Admission hospitalière 15-64 ans (Tx STD)

     

    0.363

     

    10.51

     

    0.0000

     

    0.295

     

    0.431

     

    589

     

    Admission hospitalière 61 + ans (Tx STD)

     

    0.334

     

    9.69

     

    0.0000

     

    0.266

     

    0.402

     

    589

     

    SMR par suicide (hom 85-93)

     

    0.359

     

    9.94

     

    0.0000

     

    0.288

     

    0.43

     

    557

     

    SMR affection ischémique (hom 85-93)

     

    0.349

     

    9.66

     

    0.0000

     

    0.277

     

    0.42

     

    557

     

    SMR par cancer du poumon (hom 85-93)

     

    0.339

     

    9.39

     

    0.0000

     

    0.268

     

    0.41

     

    557

     

    SMR toutes causes (fem 85-93)

     

    0.323

     

    8.96

     

    0.0000

     

    0.252

     

    0.394

     

    557

     

    SMR aff. Vasculaire-céréb. (hom 85-93)

     

    0.306

     

    8.48

     

    0.0000

     

    0.235

     

    0.377

     

    557

     

    SMR affec. Vasculaire-céréb. (fem 85-93

     

    0.301

     

    8.35

     

    0.0000

     

    0.23

     

    0.372

     

    557

     

    SIR cancer du sein (fem 87-93)

     

    0.282

     

    7.83

     

    0.0000

     

    0.211

     

    0.353

     

    557

     

    SMR cirrhose du foie (fem 85-93)

     

    0.282

     

    7.82

     

    0.0000

     

    0.211

     

    0.353

     

    557

     

    SMR par BPCO (fem 85-93)

     

    0.28

     

    7.78

     

    0.0000

     

    0.209

     

    0.352

     

    557

     

    SMR toutes cause <65 ans (fem .85-93)

     

    0.265

     

    7.36

     

    0.0000

     

    0.194

     

    0.336

     

    557

     

    SMR pneumonie / influenza (fem 85-93)

     

    0.26

     

    7.23

     

    0.0000

     

    0.189

     

    0.332

     

    557

     

    SMR pneumonie / influenza (hom 85-93)

     

    0.26

     

    7.21

     

    0.0000

     

    0.189

     

    0.331

     

    557

     

    SMR cancer du poumon (fem 85-93)

     

    0.253

     

    7.04

     

    0.0000

     

    0.182

     

    0.325

     

    557

     

    SMR par chute (hom 85-93)

     

    0.25

     

    6.93

     

    0.0000

     

    0.178

     

    0.321

     

    557

     

    SMR accident de la route (fem 85-93)

     

    0.236

     

    6.54

     

    0.0000

     

    0.164

     

    0.307

     

    557

     

    SMR affection ischémique (fem 85-93)

     

    0.225

     

    6.24

     

    0.0000

     

    0.153

     

    0.296

     

    557

     

    SMR cancer du sein (fem 85-93)

     

    0.145

     

    4.04

     

    0.0000

     

    0.074

     

    0.216

     

    557

     

    SMR suicide (fem 85-93)

     

    0.137

     

    3.81

     

    0.0001

     

    0.065

     

    0.208

     

    557

     

    SMR cancer utérus (fem 85-93)

     

    0.114

     

    3.18

     

    0.0007

     

    0.043

     

    0.185

     

    557

     

    SMR par cancer prostate (hom 85-93)

     

    0.097

     

    2.74

     

    0.0031

     

    0.026

     

    0.169

     

    557

     

    Le tableau attire plusieurs remarques :

    Toutes les causes de mortalité considérées dans ce travail présentent un degré significatif d'autocorrélation spatiale, toujours positive . Cela signifie que, quelle que soit la cause de mortalité considérée ici, il existe toujours une distribution spatiale non-aléatoire .

    La mortalité masculine présente systématiquement une corrélation spatiale supérieure à celle des femmes , sauf pour les chutes. La différences entre les sexes est plus forte pour la mortalité toutes causes confondues (avant 65 ans et tous âges confondus), pour les bronchites chroniques obstructives, la cirrhose du foie, les accidents de la route et le suicide . Elle est pratiquement nulle pour la mortalité "pneumonie et influenza" et pour les accidents vasculaires cérébraux .

    Chez l'homme, la mortalité toutes causes enregistre les coefficients de corrélation spatiale les plus élevés , suivie des affections les plus liées aux comportements (BPCO , surcharge pondérale, accidents de la route, suicides, affections ischémiques et cancer du poumon) . Il y a beaucoup moins de différences en ce qui concerne la mortalité chez la femme, à l'exception de la mortalité par chute, vraisemblablement liée à l'ostéoporose.

    Le taux standardisé d'admission hospitalière présente également une corrélation spatiale très nette ce qui signifie que les besoins en ressources hospitalières doivent tenir compte d'une distribution géographique très marquée en cette matière. Il est toutefois vrai que la standardisation de l'hospitalisation ne repose que sur trois groupes d'âges de sorte qu'un effet âge doit sans doute subsister dans cette corrélation spatiale.

    Ces résultats restent de nature descriptive, car ils ne mettent pas en évidence les phénomènes sous-jacents à la corrélation spatiale, tels que l'exposition aux toxiques, les modes de vie , les facteurs socio-économiques et les facteurs génétiques . Ils permettent d'une part de justifier une approche focalisée pour certaines pathologies et d'autre part de mettre en évidence l'importance des contraintes spatiales sur la santé, en général et par pathologies.

    Il existe de nombreuses études similaires portant principalement sur l'incidence et la mortalité par cancer(103,113) . Les résultats relatifs au cancer du poumon correspondent à ceux mis en avant par des études antérieures, mais sont moindres en ce qui concerne le cancer du sein .

 La corrélation spatiale des indicateurs socio-économiques.

  1. Le tableau suivant donne les coefficients de corrélation I pour les indicateurs socio-économiques inclus dans l'analyse .

     

     

Tableau 12. Corrélation spatiale des facteurs socio-économiques.

  1.  

    Confirmant des résultats cartographiques publiés récemment(77), tous ces indicateurs présentent une forte dose de corrélation spatiale : le chômage étant la variable la plus affectée à cet égard . Notons également que deux indicateurs non directement financiers présentent également une corrélation spatiale nette : la proportion de ménages monoparentaux et de personnes de 65 ans vivant seules . La concentration du revenu (mesurée par le coefficient de gini) ne présente qu'une faible corrélation spatiale contrairement au niveau médian et à l'évolution du revenu. En d'autre termes, les communes se distinguent plus par leur revenu moyen que leur dispersion interne . La plupart de ces indicateurs ont fait l'objet d'une présentation cartographique récente(77); nous y référons le lecteur intéressé .

     

La construction d'indices de précarité sociale

Après avoir purgé les indicateurs socio-économiques de leur auto-corrélation spatiale, ils restent nettement corrélés entre eux (voir Tableau 13) . La matrice de corrélation attire plusieurs commentaires :

 

 

Tableau 13. Matrice de corrélation des indicateurs socio-économiques ( ).

** significatif à a = 1% ; * significatif à a = 5%; voir le dictionnaire des variables.

 

La forte corrélation entre ces indicateurs pose un problème de multicollinéarité : en insérant des indicateurs socio-économiques dans le modèle, leur nette corrélation risque d'amoindrir la précision des estimateurs . Nous avons donc fait appel à une analyse factorielle de manière à faire émerge des facteurs tenant compte de ces corrélations et réduisant ces quelques 12 indicateurs en un nombre limité de facteurs dont l'interprétation soit solide. Une rotation Varimax a été appliquée de manière à réduire le nombre de facteurs sur lesquels chaque indicateur était corrélé.

  

 

 

 Le tableau ci-dessous produit les corrélations des 3 principaux facteurs ajustant 73% de la variance des 12 indicateurs socio-économiques.

 

Le facteur 1 associe des aspects liés au revenu (revenu médian), au capital (absence de voiture), au sous-emploi (chômage), à la structure démographique (isolés, familles monoparentales et présence immigrée). Ce facteur articule donc des éléments de précarité matérielle et démographique.

Le facteurs 2 est inversement associé à la concentration du revenu (coefficient de gini), positivement avec la division du travail (% d'ouvriers) et la proportion de jeunes du secondaire inscrits dans l'enseignement professionnel. Ce facteur illustre l'inégalité croissante du revenu en liaison avec la tertiarisation de l'économie locale et d'un changement dans le type d'activité et, donc, de la division du travail.

Le facteur 3 est corrélé avec le confort du logement (WC et surface habitable) .

La corrélation inter-périodes.

  1. La recherche a pu compter sur des données agrégées de mortalité par groupes de trois années (85-87, 88-90,91-93). Cela permet d'étudier la corrélation inter-périodes (appelée pour la suite période 1, 2 et 3 respectivement) des taux de mortalité standardisés : en effet, la stabilité du modèle proposé ci-dessus repose en partie sur la stabilité temporelle des variables sous-jacentes . Des corrélations de Pearson ont été calculé sur le log des SMR étant donné qu'il s'agit d'une échelle de ratio . Les résultats complets de ces corrélations apparaissent en annexe.

     

    Tableau 15. Corrélation inter-périodes des taux de mortalité standardisés.

     

     

    Corrélation Inter-périodes

     

    Cause de mortalité et surcharge pondérale

     

    Hommes

     

    Femmes

     

     

    Une période d'écart

     Deux périodes

     

    Une période d'écart

     

    Deux périodes

     

     

     

     

     

     

    Toutes causes, tous âges

     

    0.72**

     

    0.74**

     

    0.64**

     

    0.62**

     

    Toutes causes, <65 ans

     

    0.71**

     

    0.75**

     

    0.46**

     

    0.46**

     

    Cancer du col/cors utérus

     

     

     

    0.15 **

     

    0.04

     

    Accident de la route

     

    0.44**

     

    0.44**

     

    0.30 **

     

    0.17**

     

    Cancer du poumon

     

    0.29**

     

    0.27**

     

    0.41**

     

    0.47**

     

    Cancer du sein

     

     

     

    0.18**

     

    0.16**

     

    Suicide

     

    0.40**

     

    0.31**

     

    0.31**

     

    0.28**

     

    Cirrhose du foie

     

    0.54**

     

    0.54**

     

    0.53**

     

    0.50**

     

    Bronchites pulmonaires obstructives

     

    0.47**

     

    0.36**

     

    0.24**

     

    0.24**

     

    Pneumonie et influenza

     

    0.32**

     

    0.16**

     

    0.29**

     

    0.30**

     

    Affections ischémiques

     

    0.36**

     

    0.28**

     

    0.34**

     

    0.35**

     

    Affections vasculaires cérébrales

     

    0.34

     

    0.26

     

    0.47**

     

    0.39**

     

    Chutes

     

    0.38**

     

    0.21**

     

    0.56**

     

    0.21**

     

    Surcharge pondérale

     

    0.64 **

     

    0.56 **

     

     

    ** significatif à a =0.01; *significatif à a =0.05; voir annexe page *

     

     

     

    A la lecture du Tableau 15 , il apparaît que pratiquement toutes les corrélations sont significatives. Les corrélations pour les variables toutes causes sont élevées et supérieures à celles portant sur des causes spécifiques. Ces dernières sont de niveau moyen ou faible . Les faibles corrélations inter-périodes indiquent donc une nette instabilité de la distribution géographique de la mortalité dans le temps . Cela signifie qu'une commune disposant d'une mortalité spécifique plus importante durant une période ne présentera sans doute pas le même schéma à la période suivante .

    Toutefois, la cirrhose du foie tant chez l'homme que chez la femme, les accidents de la route, le suicide et les BPCO chez l'homme, le cancer du poumon et les chutes chez la femme manifestent plus de stabilité dans le temps .

    Par ailleurs, il y a relativement peu de différences de corrélation selon le nombre de périodes d'écart . Dans l'ensemble, la relation existante semble donc se maintenir quelque soit son ampleur .

    Plusieurs éléments peuvent expliquer la faible corrélation inter-périodes de certaines causes de mortalité . En premier lieu, il faut constater que le taux de mortalité pour le cancer du poumon, pour les affections ischémiques, les AVC et par suicide ont été en forte diminution durant les deux dernières décennies(27) . Si ces diminutions n'affectent pas uniformément les communes belges, il est logique que la corrélation inter-périodes soit faible . Cette explication est confortée par le fait que la mortalité par cirrhose du foie est globalement stable en Belgique ainsi que la mortalité par cancer du poumon chez la femme.

    En deuxième lieu, des problèmes de validité de la codification des certificats de décès peut également se poser sans qu'il soit possible d'alimenter cette hypothèse par des chiffres . La centralisation de la codification, depuis 1991, permettra sans doute de la tester ultérieurement.

    Il faut noter que la surcharge pondérale présente une corrélation inter-périodes bien plus élevée et stable, avec une corrélation qui reste au-delà de 0.5 après 9 ans (voir annexe page *). On peut en conclure que l'obésité, facteur de risque de nombreuses affections cardiovasculaires, reste stable dans le temps, au contraire de la mortalité associée à ce type de facteur de risque.

     

    Ces observations nous ont amené à tester le modèle sur la somme de trois périodes afin de ne pas exposer les résultats à une trop grande variation inter-périodes .

     

L'impact des facteurs sociaux sur la santé

Le Tableau 16 permet d'apprécier la corrélation bivariée entre les indicateurs sociaux (en colonne) et les variables de mortalité (en ligne) . Rappelons que les variables présentées sont purgées de leur corrélation spatiale et que les corrélations ont été calculées sur les résidus . Plusieurs remarques :

 

 

Tableau 16. Corrélation entre indicateurs sociaux et mortalité .

** significatif à a = 1% ; * significatif à a = 5%

 

 

Le modèle.

  1. Les résultats du modèle, estimé par un système d'équations simultanées, sont présentés en annexe. La Figure 5 résume l'essentiel des relations significatives à a =0.01, en omettant les dummy introduites pour tenir compte d'effets régionaux particuliers (comme la densité de spécialistes à Bruxelles) . Les résultats attirent plusieurs remarques :

     

     

    Figure 5. Résultats du modèle.

     

     

    Le modèle global dispose d'un ajustement relativement faible ce qui s'explique par un faible pouvoir d'explication de l'admission et des densité médicales . Seule la variable de mortalité semble être mieux ajustée avec un R2 de 54% .

    Par ailleurs, le poids de l'offre médicale de spécialistes sur l'admission hospitalière semble acquis sans qu'il soit toutefois possible de parler d'induction . Il est, en effet possible, que la densité de médecins spécialistes soit en relation avec des besoins de santé non pris en considération dans la variable de mortalité.

    La liaison entre les facteurs sociaux et la mortalité prématurée est significative et forte; avec un coefficient standardisé de 0.72 pour la première composante principale (PC1, premier facteur, relatif à la précarité matérielle et démographique) et de -0.11pour la troisième composante (relative à l'équipement de l'habitation) .

    La relation entre la surcharge pondérale et les facteurs sociaux est également significative pour les deux premières composantes principales : la surcharge pondérale augmente avec la précarité matérielle et démographique et diminue avec l'augmentation de l'inégalité de revenu dans les zones marquées par la croissance du secteur tertiaire.

    Il existe une liaison nette et double entre les facteurs sociaux et l'offre de médecins généralistes : l'offre augmente au fur et à mesure que croît la précarité matérielle et démographique (PC1), elle diminue au fur et à mesure qu'augmente la tertiarisation de l'économie locale (PC2), en contrôlant l'effet de l'offre spécifique à Bruxelles. Le coefficient de la variable mortalité n'est pas significatif entre autre à cause de la forte corrélation mortalité/PC1 . L'offre de spécialiste suit les mêmes contraintes que celle des généralistes, avec un effet spécifique à Bruxelles (via la dummy RegionB) qui s'explique par la présence d'hôpitaux universitaires sur le territoire de la capital .

    L'élasticité entre hospitalisation et mortalité (0.23) est très proche de celle trouvée dans les travaux de l'Université de York (0.18)(14).

     

     

    Approche par cause de mortalité

    Diverses régressions multiples de la mortalité (en écart à la moyenne) sur les facteurs sociaux ont donné les résultats suivants (Tableau 18) :

    La mortalité toutes causes pour les moins de 65 ans est nettement mieux ajustée par les facteurs socio-économiques que la mortalité pour des causes spécifiques . Seule la mortalité par affection ischémique (R2=20%) et la mortalité par cirrhose du foie (R2=16%) présentent un ajustement significatif aux indicateurs socio-économiques.

    En dépit d'un R2 relativement modeste, il faut noter que les coefficients sont élevés ; ce double constat s'explique par la méthode utilisée : les variables dépendantes et indépendantes sont le résidu après avoir éliminer leur corrélation spatiale. L'erreur des du modèle est donc estimée sans biais.

    La proportion de ménages disposant de voiture, le revenu médian, la proportion de ménages monoparentaux , la proportion de jeunes de l'enseignement professionnel et l'exiguïté du logement contribuent pour l'essentiel aux modèles linéaires testés par régression multiple . On remarquera que ces élasticités et la précision restent bien en deçà de celle du premier facteur socio-économique du modèle LISREL ; ceci est sans doute la conséquence de l'absence de corrélation (par construction) des facteurs entre eux ; l'absence de multicollinéarité qui s'en suit augmente donc considérablement la précision de l'estimateur . Mais cet avantage vient avec un coût : la composition "hétérogène" du ou des facteurs.

     

     

     

     

     

     

    Tableau 18. Régression de la mortalité sur les facteurs sociaux.

     

L'allocation locale des ressources

  1. Le Tableau 19 présente les résultats de l'allocation des ressources aux 10 arrondissements ou groupes d'arrondissements (GA) stipulés dans le décret de juillet 1997. La première colonne donne la population actuelle de chaque arrondissement , les trois colonnes suivantes fournissent l'indice de besoins relatifs en ressources en rapport à la population et sur base des trois formules discutées plus haut (pages *). La deuxième colonne donne donc les besoins relatifs de chaque GA en tenant compte de l'impact de la mortalité et des facteurs sociaux sur l'admission hospitalière , à population donnée. La troisième indique les besoins relatifs si on tient compte de l'impact des facteurs sociaux sur la mortalité prématurée et la quatrième mesure les besoins via le taux de mortalité standardisé (ajusté autour de la moyenne CFB) . Les trois dernières colonnes produisent les parts de chaque GA dans le budget global.

     

    Tableau 19. Allocations locales des ressources de la promotion de la santé en CFB.

     

    L'indice des besoins relatifs fondés sur la relation entre, d'une part, l'utilisation des ressources et d'autre part les besoins produit relativement peu de changement et cela pour deux raisons : les facteurs sociaux n'apparaissent pas avoir d'impact direct sur l'utilisation des ressources mais seulement via la mortalité. Par ailleurs, l'élasticité utilisation/mortalité reste modeste. L'équation de l'utilisation reste donc nettement sous expliquée.

    Par contre, les indices fondés sur les facteurs sociaux (formule 2 ) et la mortalité (formule 3) modifient substantiellement les besoins relatifs . Le sillon industriel wallon (Mons, Charleroi, Namur, Huy-Waremme, Liège) bénéficie de la prise en compte de la mortalité . Bruxelles a des besoins relatifs plus élevés en termes de facteurs sociaux de la mortalité . Enfin, les arrondissements de Nivelles, Verviers ainsi que les arrondissement de la province du Luxembourg manifestent des besoins relatifs moindres sur les trois indices.

    Les parts relatives de chaque arrondissement ou GA dépendent de la population de référence de chacun. Nous avons ici opté pour la population totale (au 1/1/95) mais d'autres choix peuvent être opérés par les décideurs selon les publics cibles : les jeunes et les enfants par exemple.

    Enfin, ces données peuvent également être utilisées afin de focaliser des ressources affectées à des problèmes de santé spécifiques comme celles mentionnées dans le plan quinquennal 1998-2003. Le tableau suivant fournit ainsi des indices de besoins relatifs calculés sur base des SMR de chaque groupe d'arrondissements . Il indique, par exemple, que pour un programme de prévention de l'alcoolisme, à population donnée, il faille dépenser 20% en plus dans la zone Charleroi-Thuin et 39% en moins dans l'arrondissement de Verviers . Il indique également que pour la prévention du suicide, Bruxelles pourrait bénéficier, par tête d'habitant, de 10% en moins et Huy-Waremme de 25% en plus .

     

     

    Tableau 21. Indices de besoin pour certains pathologies en fonction de la mortalité.

    Centre Local de Promotion de la Santé

    Cancer du poumon

    Affections ischémiques

    Suicide

    Cirrhose du foie

    Ath-Mouscron-Comines-Tournai

    0.95

    0.88

    1.03

    1.06

    Bruxelles

    0.85

    0.88

    0.90

    1.19

    Charleroi-Thuin

    1.01

    1.10

    0.97

    1.20

    Huy-Waremme

    1.19

    1.12

    1.25

    0.74

    Liège

    1.14

    1.12

    1.25

    0.85

    Luxembourg

    1.09

    0.96

    0.84

    0.72

    Mons-Soignies

    0.99

    1.02

    0.97

    1.17

    Namur-Dinant-Philipeville

    1.05

    1.04

    1.10

    0.97

    Nivelles

    0.96

    0.91

    0.83

    0.76

    Verviers

    1.05

    1.07

    0.89

    0.61

     

  2. Distribution géographique de la mortalité, morbidité et des facteurs sociaux en Belgique.

 

Les cartes présentées dans les pages suivantes permettent une lecture spatiale plus fine des causes de mortalité et morbidité importantes à prendre en considération dans le développement d'une politique de prévention . Ce rapport fournit donc un matériau intéressant pour les acteurs visant à ancrer une politique de santé dans leur circonscription . Elles mettent en évidence plusieurs phénomènes :

 

 

Nous avons également présenté 3 cartes relatives aux facteurs socio-économiques extraits de l'analyse factorielle. Elles sont particulièrement indicatives d'une part de l'effet nord/sud en ce qui concerne le premier facteur et de l'effet centre-périphérie en ce qui concerne le deuxième facteur.

 La catégorisation des valeurs présentées dans les cartes utilise la méthode des quantiles (6 groupes). Elle a pour effet de lisser les valeurs extrêmes, de maintenir une relation d'ordre entre les communes, ce qui permet de comparer les cartes les unes aux autres. Cette méthode a toutefois deux désavantages : elle ignore la forme, le type de fonction de distribution de la variable et peut poser des problèmes de seuil lorsqu'il existe des discontinuités dans la distribution des valeurs.

Liste des cartes

Carte 1. Premier facteur, précarité matérielle et démographique.

Carte 2. Deuxième facteur, tertiarisation de l'économie locale.

Carte 3. Facteur 3 : confort du logement.

Carte 4. Mortalité toutes causes chez les hommes.

Carte 5. Mortalité toutes causes, femmes.

Carte 6. Mortalité toutes causes chez les hommes de moins de 65 ans.

Carte 7. Mortalité toutes causes chez les femmes de moins de 65 ans.

Carte 8. Mortalité par accident de la route chez l'homme.

Carte 9. Mortalité par cancer du poumon chez l'homme.

Carte 10. Mortalité par suicide chez l'homme.

Carte 11. Mortalité par cirrhose du foie chez l'homme.

Carte 12. Mortalité par affection respiratoire chronique obstructive

Carte 13. Mortalité par pneumonie et influenza chez l'homme.

Carte 14. Mortalité par affection ischémique chez l'homme.

Carte 15. Mortalité par affection vasculaire cérébrale.

Carte 16. Mortalité par cancer du col/corps de l'utérus chez la femme.

Carte 17. Mortalité par accident de la route chez la femme.

Carte 18. Mortalité par cancer du poumon chez la femme.

Carte 19. Mortalité par cancer du sein chez la femme.

Carte 20. Mortalité par suicide chez la femme.

Carte 21. Mortalité par cirrhose du foie chez la femme.

Carte 22. Mortalité par affection respiratoire chronique obstructive.

Carte 23. Mortalité par pneumonie et influenza chez la femme.

Carte 24. Mortalité par affection ischémique chez la femme.

Carte 25. Mortalité par accident vasculaire cérébrale chez la femme.

Carte 26. Proportion de surpondéré parmi les jeunes appelés belges de 18 à 30 ans.

Carte 27 . Taux standardisé d'admission hospitalière chez les moins de 15 ans.

Carte 28. Taux standardisé d'admission hospitalière chez 15-59 ans.

Carte 29. Taux standardisé d'admission hospitalière chez les 60 ans et +